Voici l'histoire réécrite par nos experts

Voici l'histoire réécrite par nos experts ...

Bataille de Sentinum

Les informations "fiable" sur la bataille de Sentinum sont assez limités: 4 légions accompagnées de cavaliers campaniens commandées par les consuls Fabius et Decius ont affrontés une coalition de Samnites commandé par Gelius Egnatius, de Gaulois Sénons et d'Ombriens dans les environs de Sentinum. Les Gaulois avaient des cavaliers et des chars.

On ne connait ni les effectifs ni le lieux précis de la bataille. Tite Live écrite que ça s'est passé à 4 miles de Sentinum après que les Romains aient passé les Apennins. Mais on ignore quelle route ils ont pris, on sait juste qu'ils étaient en route pour attaquer des Etrusques ennemies mais on ne sait pas de quelle cité. La bataille à pu avoir lieu au Nord à l'Est ou au Sud de Sentinum.

La bataille est connu pour deux évènements "surnaturel".
Avant la bataille un loup poursuit une biche jusqu'entre les deux armées. Le loup va chez les Romains qui le laisse en vie et la biche chez les Gaulois qui la tu. Les Romains y on vu un bon présage.
Face aux Gaulois les Romains sont en difficultés. Le consul Décius effectue une devotio qui est un sacrifice humains particulier: il se voue avec ses ennemis aux dieux infernaux et va se faire tuer par les Gaulois. En le tuant les Gaulois sont offert aux dieux et sont condamnés à perdre la bataille. Ce sacrifice a galvanisé les romains qui ont repris confiance et défait la coalition Samnito-gauloise.

Par la suite les Samnites ont créé vers 294 la légion de lin: rassemblé dans un camp entouré de lin qui leur à donné leur nom ses membres prêtaient un serment proche du rite de dévotio des Romains. Selon Yann Le Bohec ils n'étaient pas spécifiquement vêtu de blanc.

Voici ce que je propose pour notre partie de samedi:

Le camp Romain: 600pts fait avec la liste early republican roman

deux corps d'armée un commandé par Fabius (général fiable) et un autre par Decius (général fiable et brave). Chaque corps doit comporter deux légions et au moins une unité de cavalier.
l'armée doit comporter quatre légions et pas de cochons incendiaires.

Devotio: Publius Decius dispose de la règle devotio. Avant de faire le jet d'initiative de son corps à condition que le corps de Decius est perdu 1/3 de sa VD le joueur qui le contrôle peut choisir de sacrifier son général. Pour le jet d'initiative Decius compte comme étant charismatique. Il est ensuite retiré du jeu mais ne compte pas dans les pertes de VD de son armée. Le bonus de +2 au test de discipline reste permanent pour son corps d'armée qui n'a par la suite pas de général.

L'alliance Samnites-Sénon: 300pts de Samnites et 300pts de Sénon. Chaque armée à sa propre structure de commandement: moyenne pour les Samnites et pauvre pour les Sénons.

Les Samnites sont commandés par Gelius Egnatius (générale fiable), l'armée doit inclure un corps d'alliés tributs des collines (hill tribes allied contingent) qui représente les Ombriens.

Les Gaulois doivent avoir au moins deux unités de chars.

Pour le champ de bataille j'ai repéré sur google map le site archéologique de la ville de Sentinum au Sud de Sassoferrato. Il y a une petite montagne à l'Est assez proche de la ville et une autre montagne à l'Ouest plus éloigné. Suivant comment on interprète le chemin pris par les Romains la table on aura deux bords de table avec des collines abruptes. La ville ne sera pas sur la table car la bataille s'est déroulé environ 5km plus loin.

AG

Complément de CG pour la bataille de Sentinum

Quelques suggestions à partir de ma lecture de Tite-Live

- Il me semble que Fabius devrait être un général charismatique. Entre autres moult choses, il a déjà battu une coalition de samnites et d'étrusques en 310 av. J.-C. Sa renommée a amené les romains à l'élire consul en 298 av. J.-C. (trois ans avant Sentinum) sans qu'il se soit présenté, et il a fini par accepter à condition d'avoir Décius comme co-consul. Les deux sont alors partis ravager le Samnium de conserve. En 295, vu la menace de la coalition des samnites, étrusques, ombriens et gaulois, re-belotte: les romains le ré-élisent consul sans qu'il se soit présenté (et malgré la loi qui veut qu'on ne puisse pas être consul deux fois à moins de 10 ans d'intervalle). De nouveau, Fabius accepte à condition d'avoir encore Décius pour camarade. Bref, avant la bataille, c'est Fabius le grand héros des Romains (et même après il jouit encore d'une certaine aura, bien que son collègue prenne beaucoup de place dans le récit de la bataille - dans les "stratagèmes" de Frontin, c'est Fabius qui orchestre la victoire, et Decius ne joue presque aucun rôle).

- Sur la dévotio : bonne idée, mais il faudrait ajouter que le corps d'armée de Décius peut tenter des ralliements bien qu'il soit en-dessous d'un tiers de la VDC. Autrement, je crois que ça va pas servir à grand chose.

- Sur les unités romaines : Tite-Live (X, 26) dit qu'en plus des 4 légions et des cavaliers, il y a avec les consuls "une armée d'alliés et d'hommes de nom latin plus nombreuse que l'armée romaine". C'est pas hyper précis, mais ça a le mérite de rappeler qu'il y a plus que les 4 légions. Donc il faudrait aussi inclure des troupes italiques dans l'armée.

- Sur l'armée des coalisés : Tite-Live a l'air de suggérer que les Ombriens ne participent pas à la bataille. Ils devaient aller prendre le camp romain avec les Etrusques, mais ont dû changer de destination lorsque les Romains ont envoyé deux préteurs ravager l'Etrurie et l'Ombrie. Mais de fait rien n'empêche de penser qu'ils ont pu laisser quelques troupes à Sentinum.

- Les Samnites devraient avoir un camp fortifié, devant lequel Gelius Egnatius trouve la mort (X, 29). Les Romains, au contraire, ne devraient pas avoir accès à cette option : Fabius leur a interdit pour que l'armée soit plus mobile (et puisse plus facilement ravager les campagnes... quel poète! X, 25)

CG

On détaille le scénario par AG

Pour moi les romains n'ont pas d’appréhension face aux Sénon: ils viennent venger leurs copains pris dans une embuscade, ils sont guidé par leur consul ultra populaire et si on suit Tite Live ce sont eux qui propose par deux fois la bataille avant l'engagement, il voit un bon présage dans la scène du loupe et de la biche et c'est Decius qui mène l'offensive contre les Gaulois et repousse leur cavalerie avant de se faire taper par les chars. Ce sont plutôt des légionnaires qui n'en veulent.

Du côté des Samnites je ne vois pas de désavantages à donné non plus: les guerriers ont un équipement similaires à celui des légionnaires leurs armées ont été capable d'affronter les légions en terrains plats plusieurs fois (j'ai trouvé Lautulae au bord de la mer qui est une victoire samnite et deux batailles remportées difficilement par les romains à Bénévent) et ils maîtrisaient la poliorcétique. On a pas affaire à une armée de guérilleros. Ils ont déjà l'avantage d'être en FL ce qui leur permet de ne pas être désorganisés dans les terrains difficiles (les deux collines et la rivière)

En revanche on peut imaginer deux choses pour les Gaulois: ils ont battu les Romains il y a peu de temps, ils ont pu eux aussi considérer l'épisode du loup et de la biche comme un présage favorable et ils ont conscience d'avoir une réputation de terrible combattant: un général confiant et deux cartes troupes troupes motivées gratuites ?

Adrien à la recherche d'une carte fluviale de l'Ombrie

La Bataille de Sentinum - Point de Vue Gaulois

C’est étrange, chez les Romains, ce besoin de ne jamais nommer les généraux gaulois. Et aussi
de toujours truquer leurs récits pour gagner à la fin aussi. Voici donc ce qui s’est véritablement
passé en cette année 295 av. J.-C., point de vue sénon.
Nous arrivâmes par le nord avec notre employeur samnite, Gelius Egnatus Regius. Pendant que
ceux-ci s’affairaient à fortifier leur camp, nous étudiâmes le lieux de la bataille à venir.
Une plaine légèrement s’étendait entre deux rangées de collines. Les pentes escarpées et les
blocs de pierre sur les pentes indiquaient que le gros du combat se déroulerait dans la plaine (« Qui
est gros ? »). Mais prendre les hauteurs pourrait s’avérer décisif afin de fondre sur l’ennemi le
moment venu.
Les Samnites tinrent donc l’aile gauche du dispositif coalisé, leur cavalerie un peu en retrait.
Nos braves guerriers descendirent à leurs côtés dans la plaine, tandis que les chars et cavaliers se
positionnaient sur la colline ouest. Face à eux, quelques campaniens, et dans la plaine les légions de
Rome commandées par Quintus Fabius Maximus Rullianus Benoitus et Publius Décius Mus
Adrianus. Pourquoi les Romains ont-ils besoin de tant de noms ?

CG

Suite rapport Gaulois

Alors que les deux armées se faisaient face, une biche survient, à jeun, qui cherchait aventure,
et qu’un loup en ses lieux poursuivait. Arrivés au centre du champ de bataille, les deux animaux
bifurquent, la biche vers nos troupes, le loup vers les légions. Plutôt que de chasser cet animal plein
de rage, les Romains lui ouvrent leurs rangs et l’acclament. Drôle de comportement… La biche
nous fournit un beau gigot pour relever le moral des troupes et remplir les estomacs avant la
bataille.
Déjeuners
Louve romaine
La bataille s’engage, et se rengage qu’ils disaient. Les troupes se mettent branle avec
précaution. Sur la colline ouest, nos cavaliers s’avancent mais subissent quelques pertes sous les
traits acérés des Romains. Nos chars se chargent de leur rendre la monnaie de leur pièce. À l’est, les
Samnites s’avancent avec plus d’entrain et font pleuvoir une première pluie de traits sur l’ennemi.
Décius, plus fougueux que son collègue, se lance alors à la charge à la tête d’une de ses légions et
disperse les premiers rangs samnites. Les chars gaulois gardés en réserve contre-attaquent… et
bousculent la légion. Les prix est élevé, mais voilà les légionnaires repoussés et la confusion jetée
dans les rangs romains !
Les cavaliers s’élancent à la suite des chars dans l’espoir de faire plier le dispositif romain.
Mais les légions tiennent bon et la cavalerie romaine repousse momentanément les Samnites.
À l’ouest, rien de nouveau. Fabius se lance également. Les légions s’alignent, formant un
impressionnant mur de boucliers rouges. Pendant ce temps, les Campaniens s’élancent à l’assaut de
nos cavaliers qui avaient pris position sur les hauteurs. Mais épuisés par la montée, les fantassins
sont dispersés et au terme d’un rude combat les cavaliers italiens repoussés. Plus bas dans la plaine,
les légions s’élancent mais se heurtent à la rude contre-charge des Gaulois. Et tandis que nos braves
guerriers soutiennent le choc et par endroit repoussent l’ennemi, les chars dévalent la colline sur le
flanc des romains ! L’une des légions de Fabius est dispersée !
Les Gaulois repoussent
les Campaniens Le char fond sur le flanc
des Romains !
L’heure de l’offensive a sonnée, et les carnyx aussi ! L’ensemble de la ligne gauloise s’élance
sur les Romains.
Nous leur tombons dessus pendant trois durant, et les dieux furent propices à nos armes. Les
légions plient, et rompent ! Les Samnites viennent finalement à bout de la cavalerie romaine, bien
que peu des leurs soient restés en selle. À cet instant, Decius, certainement pris de folie, se rue seul
sur nos guerriers. Ils sont fous ces Romains… Privés de chef, ses légions, plutôt que de suivre
l’exemple désespéré de leur général, comment à quitter le champ de bataille. À l’ouest, Fabius, dans
Stop !
une conduite plus raisonnable, tente de rallier ses troupes dans un dernier carré pour faire face
honorablement à la marée celte.
Gaulois et Samnites percent d’un même élan au centre du champ de bataille, isolant les dernier
triarii de chaque corps entre deux flots de guerriers. Sur la colline, les Italiens remontent à l’assaut
de nos cavaliers, qui tiennent bon, signe que les dieux ont définitivement choisi leur camp !
À la fin du quatrième tour, l’armée romaine déroute. Elle a néanmoins fait perdre un quart de la
valeur de l’armée coalisée. Au soir de la bataille, les Gaulois présentent la facture à leur employeur
samnite. La victoire est acquise, mais bien chèrement… « Donne leur quand même à boire ! », dit
Gelius.
CG

Carrousel

Présentation de la bataille par Aiglon

19 Juin 1940 sur les bords de la Loire.

Le début de la matinée est encore un peu frais pour la saison, mais la journée s'annonce belle. Elle promet d'illustrer parfaitement la douceur angevine tant vantée par quelques-uns de nos illustres écrivains. La nature est maintenant parée de milles couleurs et celles-ci épousent merveilleusement bien les murs de tuffeau blanc de la ferme Beaulieu.
Bercé par ce paysage bucolique on pourrait facilement se laisser aller à quelques rêveries si l'on était pas troublé par l'agitation inhabituelle qui sévit dans la cour de la ferme.

En effet, une voix de centaure, celle du colonel Michon, retentit entre ces murs séculiers pour mettre de l'ordre au sein des cadets de Saumur qui occupent provisoirement les lieux. Ces aspirants officiers se sont tous portés volontaires à l'appel de leur colonel pour ce dernier baroud d'honneur qui viendra clore la campagne de France.
Les regards sont déterminés, les mains fermement serrés sur les crosses des fusils. Ils ont tous en tête le message radiodiffusé du maréchal Pétain qui a demandé, l'avant veille, de cessez le combat. Mais pour ces fougueux jeunes hommes formés pour servir dans l'arme Cavalerie, cela ne peut finir ainsi.
La reddition, la défaite ne sont pas concevables. Il faut montrer l'exemple, montrer que rien n'est joué. Il faut faire rempart contre l'ennemi et contre tout ces traîtres qui n'auront eu de cesse de miner la Nation de l'intérieur. Comment cela aurait-il pu en être autrement sinon ? Cette belle armée, la plus puissante au monde, comment avait-elle pu rompre si soudainement si la sédition ne l'avait pas rongé de l'intérieur ?
Cette promotion de Saumur, et son colonel, veulent effacer l'affront. Ils veulent lever fièrement l'étendard de l'honneur et crier d'une seule voix : Vous ne passerez pas !

Face à ce bouillonnement de ferveur national, l'allemand (encore un peu prussien à cette époque) avance prudemment de taillis en haies, de haies en prairies. Les deux compagnies de grenadiers sont constituées de soldats aguerris et secondées de trois Pak 36 et d'une section de mortiers lourds. Elles ont pour objectif la prise du pont sur la Loire, mais les unités de reconnaissance ont annoncé un noyau de défense en amont sans donner plus de détail. La prudence est de mise. En effet, il serait stupide de comptabiliser des pertes alors que la France est déjà tombée comme un fruit blette !

Côté français, le colonel de l'école de cavalerie a installé une compagnie de ses élèves dans la ferme et ses environs immédiats. Elle représente la clé de la défense du pont sur la Loire. Le colonel sait pouvoir compter sur deux autres compagnies appuyées par quatre chars Hotchkiss d'écolage réarmés pour l'occasion. Ces renforts sont annoncés tout prochainement. Leurs valeurs est réelles bien que la chaîne de commandement ne soit pas à la hauteur du manuel. Mais la fougue compensera l'expérience se dit-il.

L'officier allemand scrute le paysage de ses jumelles. Le périmètre qui s'offre face à lui est constitué de plusieurs bosquets, de champs dont les cultures sont déjà hautes, mais surtout de cette grosse ferme fortifiée aux larges murs d'enceinte et d'une bâtisse en avant de celle-ci. L'unité de reconnaissance qui vient de faire son rapport au petit matin a seulement indiqué quelques échanges de tirs du côté de cette ferme. Quelques irréductibles gaulois se seront sans doute retranchés derrières ses murs pour faire le coup de feu. Reste à savoir combien ils sont et quelles sont leurs intentions ?
Le soleil commence à monter vers son zénith mais les ombres sont encore longues sous chaque arbre, derrière chaque haie. L'officier allemand commande à ses hommes d'avancer prudemment sous les frondaisons et de ne s'exposer qu'au minimum. Un tireur isolé peut se trouver à l'affût.
Par précaution, il fait mettre en batterie ses mortiers légers de 50mm afin d'arroser le moindre couvert en avant de ses hommes. Un peu en arrière, la section de mortiers lourds a commencé ses tirs préparatoires contre la première bâtisse. Mais la précision n'est pas encore au rendez-vous. L'officier note dans un coin de sa tête qu'il faudra à l'avenir mettre l'accent sur l'entraînement des servants de mortier.

La première compagnie progresse doucement quand, soudain, sur le flanc droit du dispositif arrière des allemands surgissent les silhouettes de plusieurs chars Hotchkiss. Cette arrivée inopportune jette le trouble et sème la panique au sein de la troupe. Les Pak 36 attachés aux compagnies n'ont pas du tout été disposés de façon à faire face à cette menace, et les nouveaux venus pourraient bien provoquer de nombreux dégâts.
L'officier allemand donne rapidement ses ordres. Les deux canons anti-char déjà en batterie vont devoir se sortir de se guêpier tout seul car ils sont beaucoup trop exposés pour être secourus ou même appuyés. Par contre, un troisième Pak tracté peut être mis en batterie pour prendre à partie les chars sur leurs arrières. De même, les servants des fusils antichar (ATR) sont regroupés sur le secteur afin de tenter de percer les blindages adverses. Mais la besogne est difficile, les Hotchkiss sont de vrais coffres-fort. Les obus de 37mm ricochent sans parler de l'inefficacité des balles perforantes ! De leur côté, les chars français font peu usage de leur canon. Ils sont concentrés sur leur mobilité et lancent de terribles assauts blindés sur les unités d'appuis. Un premier Pak est mis hors d'usage par écrasement puis c'est le tour de l'un des mortiers de 81mm.
La confusion est totale. Les Pak font feu de tout bois et pivotent constamment. Les servants des ATR font preuve d'audace pour tirer à courte portée sur les engins de mort. Finalement un premier monstre d'acier est touché et incendié, puis un deuxième est immobilisé.

Le commandement allemand est très inquiet et un deuxième rapport fini de transformer cette inquiétude en début de résignation : Deux compagnies d'infanterie françaises sont annoncées derrières les chars. Elles s'apprêtent à charger à travers champs le dispositif allemand. Comment ces renforts n'ont-ils pas été détectés avant ?
Il faut se ressaisir et reprendre l'initiative. Tout en engageant sa deuxième compagnie en appui de la première dans l'assaut imminent de la bâtisse, il détache sur sa droite une section pour appuyer celle déjà en embuscade et qui prend sous son feu l'infanterie française. De même, il fait pointer ses mitrailleuses dans l'axe de progression adverse et fait préparer des tirs d'interdiction.

Côté français, au milieu des blés, les officiers instructeurs exhortent leurs troupes à charger les lignes allemandes. Il faut profiter de la panique bien visible occasionnées par les chars et bouter ces prussiens hors du sol sacré ! Mais alors que la troupe s'élance, un unique avion de chasse allemand passe par deux fois au dessus de leur tête ne manquant pas de lâcher quelques salves de ses mitrailleuses. De plus, derrière une haie, de l'infanterie allemande semble tenir bec et ongle malgré la confusion qui règne sur leurs arrières. Résultat : plusieurs officiers sont touchés et un flottement parcours les jeunes cadets dont c'est la première expérience du feu.
Mais l'élan est donné et une première compagnie sort maintenant des blés et s'élance à découvert vers la position allemande. C'est alors qu'un bruit caractéristique couvre les clameurs de la charge et les balles déchirent les chairs. Des mitrailleuses se sont mises en action et récoltent leurs lourdes moissons de vie. La première compagnie est décimée, la deuxième hésite. Beaucoup d'officiers sont tombés et les blés protègent bien peu des balles...

Mais tournons nous vers la bâtisse en avant du corps de ferme. Méthodiquement, les différentes sections de grenadiers allemands épuisent par des feux croisés les défenseurs retranchés. En plus de la bâtisse, certains des défenseurs ont préparé des postes de combat fortifiés, mais pris sous les feux combinés de l'infanterie et des mortiers et sans appui ni renfort dans leur secteur, les cadets perdent le moral et finissent par lâcher. Sachant le moment venu, les grenadiers bondissent en avant et emportent d'un élan irrésistible la première bâtisse puis, un à un, les retranchements alentours. Cette première mission accomplie, une seconde section est dès lors envoyée pour prendre de flanc l'infanterie française enlisées dans les blés. Le reste des grenadiers allemands tournent maintenant leurs regards vers la Ferme Beaulieu qui domine de ses hauts murs tout le secteur.

A l'arrière, les deux chars Hotchkiss restant ont achevé leur oeuvre de mort. Deux Pak, la section de mortiers lourds et quelques servants d'ATR trop imprudents ont subi leur colère et ont péri sous les chenilles vengeresses. Un dernier Pak tire encore mais sans grand résultat.

Dans les blés, sur la droite, une contre attaque allemande soudaine fini de repousser l'infanterie française aux abois, déboussolée et non commandée. Les jeunes cadets ne peuvent tenir malgré leur courage et leur ferveur. Les armes ont parlé.

Reste la ferme, mais elle est maintenant bien isolée. Le colonel Michon, retranché, se résout à l'inéluctable. La guerre est bel et bien finie. Et elle se solde par une défaite.

Aiglon

Bataille du col de Kasserine

Bonsoir à tous,
Une publication un peu ancienne et au contenu ouvertement iconoclaste vient donner un nouvel éclairage sur la campagne de Tunisie et surtout sur les premières heures de la bataille de Kasserine. Voici donc les meilleures pages de cette étude de l'historien soviétique, Vladimir Andreïevitch Erissov, étude intitulée Rommel en Tunisie, essai de déconstruction d'un mythe stratégique (essentiellement les pages 35 et 36 pour les puristes) :
"Contrairement aux conceptions développées par une historiographie occidentale forcément décadente, une étude poussée et sérieuse des sources soviétiques permet d'affirmer que la bataille de Kasserine a bel et bien commencé dans la matinée du 19 février 1943 et non le 20 !! C'est au soir de cette journée fort brumeuse que la passe de Kasserine est tombée aux mains des troupes du DAK commandées par le général Bülowius. Les troupes américaines, en particulier les Assault Engineers chargés de la défense de la passe, ont fait preuve d'une pleutrerie risible, démontrant s'il en était besoin l'effet délétère du consumérisme capitaliste sur le courage humain !! La plupart de ces combats ont passé toute leur journée piteusement cachés dans des trous ou dans les rares maisons présentes dans la passe, sans entreprendre le seul acte militaire d'envergure. (...)
Le commandement américain chercha très vite à masquer l'ampleur de la défaite en distribuant une foison de médailles complètement injustifiée. Le journal de marche de la 1st Infantry Division fait surtout apparaître deux recommandations pour les combats du 19 février :
- la "Medal of Honor" à titre posthume pour le colonel B. Stark pour sa défense héroïque de la passe, combat au cours duquel il périt en fracassant sa jeep contre les chenilles d' un Panzer Mark IV. Rien à ajouter sur cette preuve flagrante de la crétinerie américaine...
- la "Silver Star" pour le tankiste F. Chesterfield, auquel les Américains attribuent la destruction d'une dizaine de Panzer, alors qu'une étude objective des sources démontre que la plupart de ceux-ci ont tout simplement été bêtement perdus, embourbés sur les pentes du Djebel bordant le Sud de la passe. Cette manoeuvre tournante aussi coûteuse en matériels a d'ailleurs valu à son auteur, le jeune et ambitieux Oberst Gruffsmann, une rapide mutation pour le front de l'Est."

En vous laissant seuls juges de l'impartialité de ce jugement historique.
Éric C., spécialiste en Histoire parallèle : "On vous ment ! Hitler était un agitateur communiste vivant en 1961..."

Excellent !

Je valide entièrement l'analyse particulièrement fine et sans concession de cet éminent historien d'une tout aussi éminente nation qui s'est toujours intéressée à défendre les libertés d'expression et la vérité historique !
Enfin, une lecture qui balaie d'un revers de main, la version officielle nimbée d'obscurantisme dont ont été gavé nos têtes blondes depuis de trop nombreuses années.
Merci à Vladimir pour avoir eu le courage de dévoiler la vérité et merci à Eric C. pour son militantisme sans lequel tout ceci serait resté au plus profond des coffres de la censure.

Dernière précision, de source allemande cette fois-ci, il apparaîtrait que le corps du Colonel B. Stark n'a jamais pu être retrouvé. En effet, il aurait survécu (l'alcool aidant) à son malencontreux accident contre les chenilles d'un char, mais beaucoup moins aux effets annihilant des lances roquettes multiples... Ces derniers mots auraient été : "Chargezzzz !!!!!"

Aiglon