A l'époque des navires à voiles
Voici un descriptif des règles navales jouées au club, ainsi qu'un descriptif des navires de l'époque.
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A l'époque des navires à voiles
Les règles navales que j'ai créée permettent de simuler sans hexagones des batailles navales du XVIIe jusqu'au XVIIIe siècles. Avant l'introduction du blindage des navires, des charges creuses et de la vapeur ...
Chaque navire a ses propres caractéristiques basées sur les données collectées lors de mes recherches. Les principales nations sont représentées avec les caractéristiques nationales.
Deuxième diaporama
Voici le deuxième diaporama sur le thème.
Généralités
Les navires du XVIIe & XVIII e siècles se déplaçaient grâce au vent. Ils remontaient le vent (se diriger contre le vent) très mal car ils devaient avoir un angle très ouvert par rapport à celui-ci pour pouvoir se déplacer. Cet angle dépendait du type de voilure.
Il y avait deux grandes familles de voilure : les voiles carrées qui étaient placées perpendiculairement à l'axe du navire et les voiles triangulaires placées dans l'axe du navire. Les navires avec un gréement carré pouvaient remonter le vent avec un angle de l'ordre de 60°, les navires avec un gréement triangulaire pouvaient remonter le vent avec un angle d'environ 45°.
Les nations en présence
Espagne
Durant le 18e Siècle, l'Espagne, bien qu'équipée de navires d'excellente qualité et d'un bon niveau général pour ses équipages, a toujours été incapable de tirer parti de la situation, par manque de volonté de l'amirauté et par l'absence d'officiers expérimentés.
Au début du 19e Siècle le nombre de marins de métier sur les unités importantes est aussi devenu minoritaire. De plus, la nation Espagnole a eut des difficultés a accepter la présence des forces Françaises sur son sol, les marins n'avaient pas envie de se battre au côté "d'envahisseur qui pillaient les monastères et les églises". Le laxisme de l'amirauté espagnole et le manque d'initiative des officiers ont conduit la marine espagnole dans les difficultés que l'on connaît.
États-Unis
Avant la fin du 18e Siècle, la marine des États-Unis est pratiquement inexistante. Elle est composée principalement de petites unités destinées à la guerre de course. Au début du 19e Siècle, la petite marine américaine, composée principalement d'unités rapides et bien armées, de capitaines compétents et expérimentés, d'équipages bien entraînés, peut être qualifiée de «meilleure marine au monde ». Toute proportion gardée, bien sûr…Ce qu'elle devait démontrer lors de la guerre de 1812 contre la Grande Bretagne.
France
Avant 1789, la marine royale est composée de navires de bonne qualité, de capitaines compétents et d'équipages bien entraînés. Cette situation va se dégrader avec la Révolution pendant laquelle les officiers vont fuir le pays pour sauver leurs têtes, permettant l'accession de postes élevés à des officiers subalternes trop souvent inexpérimentés et manquant d'agressivité… Les équipages français doutaient de leurs officiers et manquaient d'entraînement à cause du blocus des ports par les Britanniques, ce qui explique les déboires de la «Royale » pendant cette période.
Grande-Bretagne
Avant les réformes de 1782, la Royal Navy est puissante «sur le papier », mais dans un état lamentable en réalité à cause de la corruption de l'amirauté. La plupart de ses navires sont incapables de naviguer, de nombreux marins inscrits sur les listes de paye n'existent pas… On peut donc dire que pour la première fois depuis près d'un siècle, la Navy est en infériorité par rapport à la marine Française. Les réformes de 1782 ont apporté des modifications dans les tactiques, l'accession de postes de commandement à de jeunes officiers compétents et agressifs et la construction de nouvelles unités. Cela, associé à la baisse de qualité de la marine française à la fin du siècle et la quasi destruction de celle-ci au début du 19e Siècle, explique la domination des océans par la Navy durant tout le 19e Siècle.
Petit descriptif des différents types de navires
Le classement qui suit est basé sur le système de classement des anglo-saxons.
Premier rang
Ce sont des navires de prestige à trois ponts couverts de 100 canons et plus, avec des équipages de plus de 800 hommes. Les 1ers rangs étaient équipés initialement de canons de 42 livres sur le pont inférieur. Vers la fin du 18e Siècle, ceux-ci furent remplacés par des canons de 32 ou 36 livres, qui autorisaient une cadence de tir supérieure. Ces navires servaient de navires amiraux dans les flottes. Le Santisima Trinidad était le plus grand des 1ers rangs jamais construit, avec 4 ponts couverts, 140 canons et plus de 1000 hommes à bord. Les 1ers rangs ont généralement 3 ponts.
Deuxième rang
Ce sont des navires à trois ponts couverts de 90 à 98 canons, avec des équipages de plus de 700 hommes.
Troisième rang
Ces navires à deux ponts couverts de 60 à 88 canons formaient la base de toutes les flottes. Les navires de 74 canons étaient les plus nombreux. Les 3emes rangs ont généralement 2 ponts sauf les navires de 80 canons Turcs qui ont 3 ponts.
Quatrième rang
Précurseurs des vaisseaux de ligne, ces navires à deux ponts couverts de 46 canons et plus n'avaient plus vraiment leurs places à la fin du 18e Siècle dans une ligne de bataille. Trop lent pour servir de croiseur, pas assez lourd pour combattre les autres vaisseaux de ligne, ce type de navire fut peu à peu remplacé par des frégates à deux ponts lourdement armées et plus rapides.
Cinquième rang
Avant l'apparition des frégates de 4e rang, ces navires à un pont couvert de 32 canons et plus étaient les frégates les plus puissantes. Ils servaient d'éclaireurs, de navires de blocus, d'escorteurs. Les navires de 5e rang et moins (hors rang inclus) étaient des croiseurs, c'est à dire qu'ils servaient d'éclaireurs aux flottes.
Sixième rang
Ces navires à un pont couvert de 20 à 30 canons étaient les plus petites frégates. Ces croiseurs avaient de nombreux rôles mais excellaient dans la chasse aux corsaires ou aux navires marchands ennemis…
Hors rang
Corvette
Navire à 3 mâts carrés bien voilés, armé généralement de moins de 20 canons. Ce navire très rapide servait dans une escadre à transmettre les ordres de l'amiral. Les Anglais désignaient ce navire par le nom de «sloop », mais peu à peu, ce terme fut employé pour tous les navires hors rang et désigne de nos jours un proche cousin du cotre.
Brick
Navire à deux mâts carrés gréant cacatois et bonnettes, armé de moins de 20 canons et désigné «brig » par les Britanniques.
Goélette
Petit bâtiment à deux mâts à voile auriques. Le plus bel exemple est celui des clippers de Baltimore. Les Britanniques désignaient ce type de navire du nom de «schooners ».
Chébec
Navire de la Méditerranée à trois mâts carrés ou à trois mâts à pible à voiles latines. Il était rarement armé de plus de 20 canons et était utilisé par les pirates barbaresques, les corsaires français et espagnols.
Polacre
Navire à trois mâts à pible, à voiles triangulaires sur le mât de misaine et carrées sur les autres.
Galiote à bombes
Navire de petit tonnage à deux mâts à pible à voiles carrées. Ce navire est spécialisé dans le bombardement grâce à leurs mortiers tirant des bombes explosives. Il était généralement armé de quelques canons ou caronades pour la protection rapprochée.
Chasse-marée
Petit bâtiment gréé de deux mâts au tiers avec grand foc et assez souvent d'un tape cul au tiers. Il fut souvent utilisé par les corsaires français sous la Révolution.
Canonnière
Navire de très petit tonnage à un mât, armé généralement d'un canon de très gros calibre. Il était utilisé près des côtes ou dans les fleuves.
Cotre
Petit bâtiment à un mât fortement voilé. Rarement armé de plus de 10 canons, il était souvent utilisé pour la guerre de course. L'exemple type est un corsaire malouin, le cotre à hunier «le Renard ».
A propos de l'artillerie navale
Pendant la période couverte par le jeu, le calibre des canons était le poids du projectile tiré en livre. Mais cette unité de masse variait selon le pays… Par souci de simplification, j'ai considéré tous les calibres comme équivalent aux calibres britanniques (car les archives en langue anglaise sont plus fréquentes ) sans me soucier des différences de masse, de qualité de poudre ou de construction des canons. Il faut savoir que la taille du navire imposait le calibre et le nombre de pièces pouvant être portées. La stabilité du navire pouvait être gravement compromise si des pièces trop lourdes étaient placées trop haut. L'équipage de ces navires peut paraître extravagant lorsque l'on compare avec nos bateaux actuels, mais lorsque l'on sait qu'il fallait 15 hommes environ pour approvisionner et faire tirer une pièce de gros calibre, ces chiffres paraissent immédiatement plus logiques… En 1774, une innovation technique va augmenter de manière notable la puissance de feu des petits navires : les caronades. Il s'agit d'un canon de petite taille et de gros calibre inventé à Carron en Angleterre. Malgré une portée moindre, la légèreté de la caronade permettait le remplacement des canons longs par une arme de calibre deux fois plus important. Pour le classement des navires par nombre de canons, il faut savoir que lorsque les caronades étaient rajoutées en plus des canons, elles n'entraient pas dans le calcul…
Gréement d'un voilier du XIXe siècle

Cette gravure dessinée par A. Brun est extraite du "Nouveau petit Larousse illustré" de 1933 (page 693). Vous avez ainsi le nom des différentes voiles d'un navire de l'époque.